Textes / Texts
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Claire Sauvaget est artiste plasticienne et sonore : installation sculpturale (mêlant techniques traditionnelles et nouvelles technologies), création sonore, performance. Ses créations nous interrogent sur la relation que l’homme entretient avec son environnement naturel et urbain. Depuis 2008, elle expose en France et en Europe dans des événements d'art contemporain, d'art numérique, mais aussi dans l'espace public.
Claire Sauvaget is a french artist . Her multi-faceted works (sculptural installation, sound art, photography, performance) fuse different techniques, whether academic or technological. Her fascinating artistics installations explores the relationship that human has with his natural and urban environment. Since 2008, she exhibits in France and Europe in artistic event, in contemporary art, digital art and also in outdoor places. " Je m’inspire des paradoxes que je perçois de notre monde pour créer.
Je poétise ce qui me déplaît pour pouvoir me l’approprier. Des scénarios de catastrophes écologiques, de fin de civilisation qui traversent notre époque, j’en créé une œuvre de 67 sculptures suspendues dans laquelle les racines flottent en l’air et où les grattes ciels sont sens dessus-dessous. Au milieu de ses mondes flottants dans les airs, règnent savamment la magie et les grands questionnements philosophiques : C’est l’œuvre Où sont nos racines? . D’un trajet quotidien éprouvant pour aller à différents travails, j’en ai créé des sculptures lumineuses géométriques comme des hologrammes: l’œuvre s’appelle MentalMap. De la typique maison des «Sympsons», et de cette vision du modèle de vie standardisée, j’en créé d’étonnantes sculptures telles des méduses flottant sous des arbres centenaires: C’est l’œuvre HOME. Les matières que j’utilise, du plastique aux végétaux, autant que la variété de techniques, qu’elles soient ancestrales (dessins, moulages) ou modernes (nouvelles technologies, impression 3D, création de vidéo 3D, photogrammetrie) sont vectrices de sens et de symboles afin d’aborder des questions existentielles et les inquiétudes de notre temps : La technologie et la science peuvent conduire à l’expression de nouveaux mondes fascinants, à l’expansion de la civilisation humaine sur la terre et en dehors, mais qu’advient-il lorsqu’elles ne se font pas en relation avec l’éthique, la métaphysique et la philosophie ? Ces dernières pourtant amènent à avoir un regard réflexif sur ce désir insatiable de progrès, et sur ce mirage des ressources illimitées. Comment peut se situer les arts plastiques dans cette réflexion ? L’art ne peut-il pas permettre ce regard, anticiper, inspirer ? " Claire Sauvaget, 2022 Les iles flottantes
dans le grand espace de la TEC, Claire Sauvaget a installé des archipels, chapelets d'îles en apesanteur dont le flottement parle de notre devenir. La quest est plus grave qu'il n'y paraît : frère humains, vos pieds touchent ils encore terre ? Sculpture Puisqu'il fallait un titre, c'était un peu inévitable, en effet. Les îles flottantes, donc. Bouts e ville et bouts de végétation, qui semblent déracinés et se tenir en apesanteur dans les airs. Morceaux de monde coupés du monde, qui dérivent au milieu de nulle part, comme des vaisseuax fantômes, des vaisseaux spatiaux en perdition. Nulle part, disais-je. Il n'y a un mot pour désigner textuellement ce qui est nulle part : c'est le mot « utopie ». Ou Topos : « Non lieu ». Ce qui n'est d'aucun lieu, ce qui n'a pas lieu. Si l'utopie est un non lieu, la dystopie est, selon l'étymologie, un mauvais lieu. Une dystopie est une utopie réalisée : une société idéale passée de l'idéologie à la réalité...et nécessairement passée, par conséquent, du rêve au cauchemar. Une utopie réalisée est une contradiction dans les termes. En philosophie, on nomme cela une aporie : une impossibilité à penser. Une utopie réalisée n'est plus une utopie : c'est un désastre. Errance et déshérance Claire Sauvaget a nommé son exposition Territoires Dystopiques. C'est donc qu'elle traite de ce qui a lieu-de ce qui est. De ce qui est et qu'elle hait. La réalité est nécessairement dystopique, puisqu'elle est réelle et qu'elle a lieu. Les territoires dystopiques de Claire Sauvaget ressemblent donc, on l'a dit d'entrée, à des îles flottantes -de toutes les tailles et de toutes les échelles. On dirait que ces îles aux abords déchiquetés ont été arrachées aà leur terres d'origine et qu'elles voguant désormais livrées à elles-mêmes, vers une destinée incertaine. En errance et déshérence. Ce qui frappe, dans les œuvres de Claire Sauvaget, c'est que tout y semble cul par-dessus tête : immeubles la tête en l'air et végétation la tête à l'envers ; ou vice versa. Si l'un est à l'endroit, l'autre n'est jamais au bon endroit. La réalité est contradictoire : elle a l'avantage d'être réelle, elle en a l'inconvénient aussi. Sens Dessus Dessous C'est sur cette contradiction, que travaille Claire Sauvaget. Le dessus et le dessous sont ils conciliables ? Peut-on concevoir l'avers sans le revers ? Le revers donne il son sens à l'avers ou le rend-il insensé ? Y a t'il du sens, lorsque tout est sens dessus dessous ? Est-il nécessaire que pile se mette à dos face ? Face parviendra-t-elle un jour à faire face à pile ? Cette interrogation lancinante sur le recto et le verso relève de l'apologue, bien entendu. La dimension morale de cet apologue est sous-jacente, mais évidente. Le monde des humains parviendra t'il à vivre longtemps, en se débattant dans cet insoluble désaccord ? Jean-louis Roux Texte écrit à l'occasion de l'exposition personnelle "Territoires dystopiques" à la TEC Théorie des Espaces Courbes, Voiron 2019, paru dans le Dauphiné, presse. TUNNEL VISION
Commuting is a necessity for many city-dwellers, and between fragrant armpits and freezing platforms, it isn’t an experience that’s generally known for its moments of artistic reverie. See things from a different perspective, however, and there’s a living, breathing machine down there. Each sculpture of MentalMap represents artist Claire Sauvaget’s commutes to work between 2009 and 2014. The sculptures “evoke machines, but also vessels, with their gears and their pieces interlocked.” Claire Sauvaget reports a sort of synaesthesia on these journeys – she pictures a kind of three-dimensional mental map as she travels around the city. The underground features in Sauvaget’s work more generally – she’s also filmed ‘passengers’ speaking their thoughts aloud, recorded the rumblings of sewer pipes, railings etc and created a vibrating platform for gallery visitors to lie on while they listen, immersing themselves in these usually-ignored sounds. Claire Sauvaget is ‘impressed by the individualisation of society and the world of work’. She’s turned the underground inside out. " www.clairsauvaget.com Hack Circus Magasine, March 2015 http://www.hackcircus.com/ |